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Jeon Woochi

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MLF 1.75
Fablin 3 Un mélange de culture pop intéressant qui aurait mérité un meilleur travail d'é...
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Un mélange de culture pop intéressant qui aurait mérité un meilleur travail d'édition

Il y a 500 ans, sous la dynastie Joseon, les gobelins se sont échappés de leur prison et se sont emparés de la flûte qui permet de les contrôler. De retour dans le monde des humains, ils vont se dissimuler sous forme humaine. Les Anciens mages taoïstes se tournent alors vers les plus grands sages de l'époque, Hwadam ainsi que le maître d'un certain Jeon Woo-chi, un apprenti mage, afin de leur demander de l'aide pour capturer les gobelins. La flûte, trouvée par hasard par Jeon Woo-chi, est partagée entre les deux sages. Mais Hwadam réalise soudain, en présence de sa moitié de flute, que son sang est devenu vert, ce qui ne signifie qu'une seule chose: il est lui même un gobelin. Il va donc assassiner le maître de Jeon Woo-chi, accuser ce dernier de ce crime, pour ensuite le condamner à 500 ans, scellé dans une estampe, avec son ami et aide de camp Chorangyi, un chien à apparence humaine. Mais Jeon Woo-chi a juste le temps de s'emparer d'un morceau de flûte avant d'être aspiré.

En 2009, les gobelins s'échappent de nouveau de l'emprise des trois Anciens, et ceux-ci ne trouvent aucune autre solution que de libérer Jeon Woo-chi, en se promettant de le renvoyer dans la peinture dès qu'il les aurait aidé. Mais la chasse aux gobelins va se révéler être plus difficile que prévu, avec un mage taoïste découvrant le monde contemporain alors qu'il a encore de la peine à retrouver ses pouvoirs.

L'histoire, comme vous pouvez le constater, n'est pas simple à suivre, et n'est clairement pas aidée par une réalisation à la va-vite qui ne nous laisse aucun repos. Chaque scène d'action s'enchaîne à un rythme de fou sans que l'on ait bien pu emmagasiner la précédente, et certaines ellipses rendent toute la première partie difficile à suivre. Ce problème diminuera quelque peu dès leur arrivée en 2009, lorsque le réalisateur accordera la possibilité à l'histoire de se développer un peu plus. Mais il aurait gagné à rendre le tout plus fluide, surtout au niveau des transitions de scènes, alors que l'action est ici plutôt efficace et plaisante à regarder.

Un des concepts est que Jeon Woo-chi peut se transporter ailleurs par le biai des images, ayant ainsi accès à tous les endroits où cette même-image est présente, ou bien à ce qu'elle représente. Ce qui est un petit pouvoir sympatoche à l'époque est devenu un atout de poids dans notre monde ultra-médiatisé, où les télés géantes côtoient les affiches publicitaires. Jeon Woo-chi s'en donne à coeur joie, ce qui amène justement des transitions qui semblent bouleverser complètement l'espace-temps du film, et qui peut ainsi perdre facilement le spectateur. Les images par lesquelles il transite auraient certainement dû être mieux mises en évidence.

Le postulat de départ est donc de transposer les légendes coréennes dans le décor urbain de Séoul, dans une sorte de mix improbable entre Les Visiteurs et les wu xia pian. De là vient l'essentiel du plaisir que procure ce film, mélangeant tout plein d'univers connus de l'amateur de cinéma coréen et multipliant le travestissement de codes cinématographiques. Preuve s'il en fallait: le combat entre un mage taoïste déguisé en Michael Jackson et un ennemi ressemblant à un chef de gang, dans un décor venu de la colonisation japonaise, le tout avec des allures de western. On assiste donc à un énorme melting-pot de pop-culture complètement décomplexé, pas trop mal servi par les acteurs à qui on ne leur demande quand même pas trop. Ce qui donne au final un blockbuster avec de bonnes idées qu'il a malheuresement du mal à transcrire à l'écran.

Le réalisateur aurait bien pu rajouter une demi-heure. Quitte à avoir le plus gros budget pour un film coréen à se jour, autant en rentabiliser les coûts en nous offrant des plans plus longs.

15 mai 2010
par Fablin


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